Translate

mercredi 25 février 2015

Un art du geste au lycée Grand Air, La Baule-Escoublac

Le projet Un art du geste permet de sensibiliser le jeune public aux pratiques de la performance par l'élaboration d'un dispositif de médiation, nomade et didactique. Il s'apparente à un coffret pédagogique rassemblant des œuvres et propositions de mise en geste. Celui-ci dresse une histoire de la performance depuis les années 1960 en Europe, aux Etats-Unis et en Asie, jusqu'à nos jours. Il rassemble un jeu de familles d'artistes permettant d'appréhender diverses pratiques autour de thématiques telles le corps peintre, le corps agissant, le corps rituel, les limites du corps, l'espace public et politique, le rapport au paysage ainsi que des œuvres vidéo du Frac des Pays de la Loire.

La performance est riche pour interroger la question de l’insaississable, de l’immatérialité et de l’éphémère, du geste et de la parole, de l’espace et du corps, du réel et de l’immédiateté. La performance permet une relation expérimentale du monde. La performance comme un art du récit et d’action, un art du mouvement et de la narration.

« Le spectateur qui agit définit l’œuvre et en répond ; il ne peut être impliqué seulement dans sa qualité de regardeur : son corps entier est engagé. » 
Franz Erhard Walter

Après avoir diffusé ce projet au Bénin de septembre à décembre 2014, au sein d'établissements scolaires, de bibliothèques, de centres culturels et dans l'espace public, le projet se poursuit en Région Pays de la Loire en 2015.
Dans le cadre du dispositif L'art en valise proposé par le Frac des Pays de la Loire, un cycle de quatre ateliers pédagogiques s'est tenu au lycée Grand Air (La Baule-Escoublac), en janvier 2015 au sein de la classe de terminale spécialité art. 



A l'issu des ateliers présentant l'histoire de la performance en écho aux axes du programme arts plastiques de terminale (Œuvre, filiation et ruptures / Le chemin de l'œuvre / L'espace du sensible / L'œuvre, le monde), un atelier pratique a été proposé aux élèves. L'objet de cet atelier est la création d'une forme performative, qu'elle soit immatérielle ou matérielle. L'objet ou le protocole peuvent être utilisés et/ou activés seul, en duo ou en trio. Par delà le langage ou l'image, ils doivent (re)créer du lien entre les personnes et/ou l'environnement.
Les idées fusent et les projets personnels se dessinent rapidement... En voici quelques-uns.


Pour Anaïs, un confessionnal portatif à l'instar des œuvres de Christelle Familiari qui illustrent une nouvelle relation à l'autre, à l'intimité et à la solitude.




Pour Lou, un objet communicationnel, réceptacle de mots-émotions, en écho au travail des artistes Lygia Clark et Rebecca Horn présenté lors du dernier atelier.


Pour Manille, une forme participative à modeler qui évoluerait au gré des gestes de chaque visiteur.



Pour Nicole, la peinture devient un échappatoire à ses émotions personnelles, dévoilées en direct.





Pour Gabrielle, la création d'un espace dans la nature où le corps serait en lévitation, attaché et contraint.





Pour Margot, son projet fait écho à une tradition russe. Ici, un ballon rempli de peinture rouge éclate entre deux personnes se déplaçant au même rythme. Action proposée dans la forêt du lycée. Déambulation soumise au pas de l'autre.



Pour Philippine, un projet guitare/voix autour du morceau Hit the Road Jack (Percy Mayfield), révélant son identité par fragments corporels. 


Pour Lola, les battements du cœur de l'autre, écoutés au stéthoscope, deviennent l'outil de l'œuvre. Echo à l'œuvre Les archives du cœur de Christian Boltanski. Transmettre par la peinture ce rythme sur la toile noire.



Un grand merci aux élèves de Terminale en spécialité art pour leur écoute attentive, leur engagement et leur inspiration créative : Lou, Natacha, Anaïs, Margot, Emeline, Philippine, Margot, Gabrielle, Manille, Lola, Amanda et Nicole. 
Et à Hélène Villapardierna, enseignante en arts plastiques, pour cette collaboration riche et fructueuse.

Le projet Un art du geste est développé et mené par Margaux Brun, chargée de médiation culturelle et de production artistique. Pour plus de renseignements ou si vous souhaitez accueillir ce projet dans votre établissement, merci d'envoyer un mail à l'adresse : mrgx.brun@gmail.com


jeudi 18 décembre 2014

Tournage dans les mines d'argile

Dans le cadre de la conception d'une série d'objets en céramique, je décide de suivre le circuit d'extraction de l'argile blanche très abondante dans la région. Plusieurs rencontres sont donc organisées avec les mineurs de la région d'Abgangnizou au sud-ouest d'Abomey. Je tourne environ trois heures de film sur leur travail harassant. Les conditions sont dures et le travail ingrat et risqué. Les images feront l'objet d'un montage au retour pour développer une petite vidéo sur ces gestes quotidien de plongée dans la terre et de transport d'argile.


En parallèle, j'essaye de comprendre les différentes formes construites par les potières, souvent liées à des cultes vaudou et répondant à des besoins très précis. Et je questionne les adeptes et initiés que nous rencontrons sur les Legba (objets de cultes incarnant des divinités sur lesquels sont pratiqués des sacrifices et rituels) qui sont souvent réalisés en argile rouge et intègrent différentes poteries sacrées...

Conception de porte-aiguilles

Tout le séjour à Abomey fait l'objet d'une collaboration avec un artisan de la famille Yémadji. Cette famille appelée par le roi afin de réaliser toutes ses décorations en tissu appliqué utilisées lors des cérémonies (pare-soleil, drapeaux, pagnes ou tissu illustrant les conquêtes du royaume), réside aux portes du palais et continue de génération en génération à utiliser cette technique au gré des commandes en s'adaptant aux demandes étrangères.
J'ai choisi de collaborer avec cette famille pour créer un lien avec l'entreprise Toiles de Mayenne et échanger autour d'un matériau similaire en croisant les techniques et les cultures.

En arrivant à Abomey la commande est passée auprès de François-Xavier Yémadji, qui semble être tout indiqué pour réaliser une commande particulière sortant des sentiers battus. Il s'agira de trente porte-aiguilles ornés chacun d'un motif unique issu des dessins et relevés réalisés auprès des pêcheurs, couturier(e)s et mécaniciens dans le cadre du projet Les mains invisibles. Les formes se croisent, superposant des contextes de travail, des architectures et des outils d'horizons différents.
















mardi 9 décembre 2014

Visite d'atelier, chez Edouard Vodoumbo

Edouard Vodoumbo est artiste, modeleur, peintre, sculpteur de statuettes en argile et en béton. Il est le prince héritier du roi Akaba et nous accueille régulièrement dans son atelier pour échanger, modeler ensemble, mener un entretien autour de son parcours et de son travail. Il a été un relais précieux dans des échanges, ici à Abomey, avec différents interlocuteurs : prêtre, artiste, artisan, chef des mines d'argiles, chef de quartier...
Il a été l'apprenti de Cyprien Tokoudagba, grand artiste béninois et a hérité de ses techniques, notamment dans la production de bas-reliefs.
Petit tout en images de son palais, de son atelier et du quartier à la découverte de temples vodun où apparaissent nombre de ses productions...








Tohossou, divinité de l'eau





Statue d'homme debout dont la tête et le torse évoquent un requin. Symbole de Béhanzin, dernier roi d'Abomey


Quelques essais de Julien en argile, à partir de pièces de moteur, en attente de cuire dans le four artisanal chez Edouard


Edouard devant le palais de Tohossou sur lequel apparaissent ses peintures









samedi 6 décembre 2014

UNIK, lieu de création contemporaine

Du Lieu Unique à Nantes à Unik-lieu de création contemporaine à Abomey, il n'y a qu'un pas...






Oeuvre de Dominique Zinkpè, en cours de montage

Unik-lieu de création contemporaine, géré par l’association AYÏZO, a été imaginé comme plateforme favorisant l’impulsion et les dynamiques de développement des expressions contemporaines et visuelles au Bénin. Il a été inauguré en juin 2012 et son directeur artistique est Dominique Zinkpè. UNIK est situé dans le quartier Dokpa-Toyizanli, dans l'arrondissement de Sèhoun et s'étend sur près de 10 000m2. Il comprend neuf ateliers de création, un accueil en résidence, des espaces d'exposition et un espace scénique. On y découvre le travail d'artistes béninois tels Aston, Bamouss, Sébastien Boko, Marius Dansou, Benjamin Déguénon, Thierry Oussou, Prince Toff, Damien Tokoudagba, Totché... 

A Unik, Julien poursuit son travail de recherche de nouvelles formes suite aux relevés faits dans les ateliers de mécanique. Margaux amorce un travail de recherche autour des corrélations possibles entre le culte vodun et le champ de la performance en art. Aux quatre coins d'Abomey, elle se déplace des couvents aux palais, d'ateliers d'artistes à l'office de tourisme glanant la parole des détenteurs de cette riche histoire...