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mardi 25 novembre 2014

Visite d'ateliers d'artistes porto-noviens

Kiffouly Youchaou est artiste, peintre, sculpteur, performeur. Il nous invite un matin tôt, visiter son atelier. Il nous offre un café au lait puis du sodabi, l'alcool local, dérivé du vin de palme. "Chez nous, en Afrique, quand tu veux offrir de l'alcool à boire à quelqu'un, tu bois ça devant lui d'abord parce qu'il peut boire et avoir des problèmes après. Si la personne boit avant, on est sûr que ce n'est pas lui qui t'a tué." On écoute et on boit après lui, il est 9h30, le sodabi attaque...Il fait déjà 29°C.





On échange autour de ses performances, du métissage, des politiques, de la corruption, de la nécessite d'éduquer le jeune public à l'art. Il nous parle de son projet "Hondji en peinture" développé dans la commune de Dango où se trouve le centre culturel Kiffouly. Ce projet prend pour thème "L'acte de naissance, premier papier des enfants pour initier les plus jeunes aux arts plastiques". Près de 50 enfants de CM1 et CM2 y ont participé. Kiffouly est engagé, il développe un art proche des populations, révélant l'organisation sociale et sociétale de son pays.





Atelier de Kougblénou Zansou François dit ZANSOU

Cet artiste plasticien est né en 1968 à Bohicon dans une famille d’artisans. Poète, philosophe, amoureux des concepts neufs, il a besoin de verbaliser son travail de défricheur et de déchiffreur de nouveaux territoires plastiques à travers des néologismes, des mots-valises qui rendent compte de son évolution. 
Nous découvrons quelques-uns de ses concepts : le bicquisme, les bicquiyures, le bicquiage ; la vasavidité, la vasabondencia, la vasadensité ; d'une ligne à une écriture, d'une écriture à des écrimages, des écrimages à une écrimathèque. Zansou a cette folie créatrice, il parle fort, avec les mains, s'invente des histoires qui ne se ressemblent pas. Sa peinture est à l'image du personnage : habitée d'êtres hybrides, œuvre poétique et inspirée. Il nous indique que son atelier ressemble un cachot. En effet, l'espace est celui d'une cellule, à peine 9m2, les toiles grimpent jusqu'en haut des murs. One Love de Bob en fond, passés le pas de l'atelier, nous avons cette impression d'être entrés dans sa tête : les mots fusent, les couleurs éclatent !




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