Translate

lundi 22 septembre 2014

Première projection sur la place publique d'Agla


Dans le cadre du projet "Un art du geste", quatre soirées de projections sont organisées en partenariat avec le Centre Culturel Artistikk Africa, sur la place publique d'Agla, quartier populaire de Cotonou. La première a eu lieu mercredi 17 septembre 2014 à 20h par la diffusion de Der Lauf der Dinge (Le Cours des choses) de Peter Fischli & David Weiss, 1987-87 - œuvre de la collection du Frac des Pays de la Loire. 

Le film est un corollaire, une suite naturelle d’accidents scientifiquement organisée ; un ballon se gonfle, une roue roule, une casserole s’enflamme... Il est aussi l’expression du principe de causalité qui consiste à affirmer que rien n’arrive sans cause. Une poubelle pousse une roue de voiture qui elle-même entre en collision avec une planche qui... Ainsi va le cours des choses : elles tombent, se retournent, prennent feu, explosent par simple contact ou rencontre. (...) Ils s’emploient à déconstruire le monde, pour nous inviter à le construire de nouveau, à le rêver. Le succès de ce film est donc à chercher dans ses multiples entrées : dans son caractère poétique à l’accent drolatique, et surtout métaphysique. (...)
Le Cours des choses est donc un film sur la vie, ce qui explique et provoque cette empathie, cette participation émotive avec l’objet lui-même par le plus grand nombre. C’est un film qui désigne cet acte d’identification à l’autre qui permet de le comprendre. Voici, donc, une œuvre d’art compréhensible par tous, une œuvre spectaculaire (suspense) et initiatique, qui est une source de droit pour la connaissance de l’art. (texte de Jean-Marc Chapoulie)

Ce n'est pas un hasard d'ouvrir le cycle de projections par cette œuvre vidéo qui prend écho dans le quotidien et le réel. Les matériaux ont ici, au Bénin, une seconde, voire une troisième vie. Rien ne se jette, rien ne se perd, tout se récupère ! Usage de la matière, matière vivante qui se répand sur les sols sableux et boueux, corps en mouvement ou au repos selon la température atmosphérique, cycle infini. 
Les enfants sont au rendez-vous, yeux écarquillés et oreilles grandes ouvertes ; les adultes sont plus discrets puis arrivent au fur et à mesure : marchandes, zemidjans, passants, vaches et zébus prennent le temps de s'arrêter devant ce cycle d'objets en mouvement... Des rires, des mots en fon, des "waou" ponctuent l'appréhension de l'œuvre après un temps de médiation. Différence des comportements et des habitudes, nous ne parlons pas la même langue et n'adoptons pas le même langage, usage de l'espace public de manière libre et parfois insolente, mais ce soir l'art nous rassemble et crée un interstice sensible ouvert sur le monde : c'est l'essentiel.








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire